19/12/2010

Esclave en Bretagne

Comme je l'ai promis il ya quelques semaines, je commence ici une introduction à la chanson Telemakaezh, de mon dernier album "Roc'h".
J'ai d'abord lu un article de blog l'hiver dernier par un ami Erwan Chartier, grand journaliste spécialisé dans l'histoire bretonne. Erwan avait entendu parler d'une femme qui a trouvé dans les archives, alors qu'elle faisait des recherches sur la généalogie dans le nord-ouest Bretagne, (près de Roscoff) sur la présence d'un esclave noir dans le village de Plouénan, Paul-Gabriel Télémaque, 1757. Le nom de Télémaque vient sans doute du cap Télémaque à Saint-Domingue, même si dans l’acte de baptême, il est indiqué qu’il est originaire de Guinée. Quelle que soit son origine, il est arrivé en Bretagne après l’abordage d’un navire britannique où il se trouvait.
Un livre de JP Hirrien rapporte que «les soins du capitaine Beauregard du Grasshopper, Brest en 1757 à son homologue anglais du Cumberland lui a valu comme cadeau un nègre" avec une demande d'accepter la reconnaissance des manières polies et agréables qu'il avait Servy contre lui. «Il veut le garder comme un serviteur.Le 22 juin 1757, le vaisseau corsaire la Sauterelle (200 tonneaux et 18 canons, armé à Brest) avait en effet capturé le Cumberland. La Sauterelle était commandé par Pierre-François Mélissan de Beauregard, pilote entretenu et lieutenant des frégates du roi.
Le jeune esclave est ensuite confié au recteur de Plouénan. L’acte a été retrouvé par Madame Bordais-Fraval : « Le six janvier mil sept cent soixante, je soussigné recteur de la paroisse de Plouénan, ay supléé les cérémonies de batême à un noir que j’avais chez moy depuis le seize juillet mille sept cent cinquante-sept, que j’ay instruit dans la religion chrétienne, et que j’avais baptizé le sept juillet dernier à la maison dans la crainte qu’il ne mourut d’une hémorragie qui luy durait depuis environ dix sept heures, il a été présenté par messire Paul Gabriel Mesguen, prêtre de cette paroisse et Marguerite Gibra et nommé Paul-Gabriel. Ce noir né à la côte de Guinée appartient au sieur Pierre François Mélipant de Beauregard, lieutenant des frégates du Roy, cy devant capitaine du corsaire la Sauterelle de Brest, pou luy avoir été donné par le capitaine du navire irlandais le Cumberland nommé Henry Berkirit, pris par ledit corsaire comme il parait par la déclaration qu’en fit ledit sieur Mélipant de Beauregard au greffe de lamirauté de Brest le 14 juillet 1757, n’avoit point été batisé auparavant, n’étant instruit d’aucune religion et peut avoir environ vingt ans, il avait été déclaré sous le nom de Télémaque. »
On ignore tout du reste de la vie de Paul-Gabriel Télémaque.
J'ai été tellement impressioné par cette histoire que je n'ai pas hésité à la mettre en chanson, en imaginant sa fin de vie. Je dois ajouter que j'ai changé son nom en "Telemakaezh" pour la raison suivante : «kaezh" en breton ancien signifie «esclave» et aujourd'hui, «pauvre». La sonorité me plaisait mieux.
Vous pouvez également trouver les paroles et traductions en français dans la partie "textes" de mon site.

4 commentaires:

Jordan M. a dit…

Vive la gratte et viv le rock :)

Unknown a dit…

CHENCH AMZER !!!
J’adore, il y a comme un petit côté “ chant indien d’Amérique” qui n’est pas pour me déplaire !
Je ne comprends pas le Breton et ne connais que certaines expressions !
J’ai une méthode et j’essaye d’apprendre à temps perdu ^^ mais que c’est difficile !
Et comme j’aimerai le comprendre, le parler et le chanter !!!
Encore merci !
Bonne soirée toute en ZIK
KENAVO
Véro
C’est pour la rime

Anonyme a dit…

Merci pour la chanson,cela est une super idée. Je suis contente que mes trouvailles sur le jeune esclave noir Paul-Gabriel Télémaque soit en chanson.

Trugarez vras deoc'h
Roselyne Bordais-Fraval

Anonyme a dit…

quelle surprise !
merci pour votre commentaire et content que celà vous plaise. Dom